Liège sociale

Garantir une ville apaisée pour toutes et tous
Comme toute grande ville, Liège attire et subit la pauvreté. Quand la pauvreté et la désaffiliation augmentent dans la société, c’est d’abord dans les villes qu’elles se manifestent. La population liégeoise est témoin ces dernières années d’une augmentation de la mendicité, de la toxicomanie en rue et du sans-abrisme.
Cette situation est inacceptable. Elle l’est pour une question de dignité humaine. Elle l’est, ensuite, pour des questions de sécurité, de santé publique, de quiétude pour celles et ceux qui vivent au centre-ville ou le fréquentent.
Face à ce phénomène global accentué par la succession récente des crises, l’urgence est d’apporter une réponse à la hauteur de l’enjeu.
Il faut renforcer de manière significative la politique de santé publique de la Ville. Les individus qui errent dans nos rues présentent des problèmes graves de toxicomanie et surtout de santé mentale. Ils ont besoin d’une prise en charge et d’un accompagnement adapté. Il est urgent de les sortir de la rue et de les intégrer dans des structures adaptées où ils pourront être pris en charge et soignés, quitte à le faire sous la contrainte. Il faudra compléter les structures existantes par d’autres, qui ne seront pas concentrées au centre-ville.
Il faut aussi assouplir le cadre autorisant l’hospitalisation sous contrainte. L’état de dépendance et de détresse dans laquelle se trouvent les personnes ne leur permet pas de solliciter de leur plein gré une hospitalisation. Elles peuvent, pourtant, se trouver dans des situations de danger, tant vis-à-vis d’elles-mêmes que d’autrui. Par ailleurs, la Wallonie présente le taux le moins élevé d’hospitalisation sous contrainte dans un service psychiatrique, comparé à la Flandre et à Bruxelles : 8,2 pour 10.000 habitants en Wallonie, 9,2 en Flandre et 10,2 à Bruxelles. La proportion d’hospitalisations sous contrainte chez des patients adultes reste plus faible en Belgique (10 %) que dans une sélection d’autres pays et régions, dont la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, l’Irlande, la Suisse, la Suède et le Canada, où la moyenne est de 30 % (source : https://www.belgiqueenbonnesante.be). Faute de pouvoir modifier le cadre légal, il faut mieux exploiter la marge qu’il offre aujourd’hui, pour que le taux de prise en charge augmente significativement.
Pour financer ces politiques, nous devons exiger une solidarité collective. Ces mesures représentent un coût important pour Liège et pour sa population, qui doivent faire face à une problématique dont ils ne sont pas responsables. Par conséquent, L’Etat fédéral doit contribuer (notamment par le financement des revenus d’intégration versés par les CPAS) mais aussi les communes avoisinantes (notamment pour la prise en charge des SDF qui, pour moitié, sont issus des communes voisines et se concentrent à Liège).